Les problématiques sexuelles occupent une place importante dans le contexte des troubles addictifs, et ce à plusieurs niveaux : déterminant initial des consommations, à visée de majoration de la réponse sexuelle, à visée dissociante dans le contexte de violences sexuelles subies et du psychotraumatisme potentiel secondaire.
Les effets des SPA sont variables et peuvent entraîner des dysfonctions sexuelles à l’instar des troubles du désir, de l’excitation ou de l’orgasme.
Les consommations de substances psychoactives vulnérabilisent grandement les patients au risque de violences sexuelles, peuvent être utilisées à visée de soumission chimique, et entraîner des conduites sexuelles à risque, notamment des infections sexuellement transmissibles ou des grossesses non désirées.
Une fois la pathologie addictive installée, celle-ci vient également modifier les interactions sexuelles et affectives.
Les traitements prescrits en addictologie, tels les antidépresseurs ou les antipsychotiques ou encore les TSO, peuvent induire des troubles, pouvant alors entrainer une diminution de l’adhésion aux traitements.
Les pathologies duelles, intrication de pathologies addictives et psychiatriques, sont usuelles. Ces pathologies psychiatriques peuvent en outre comporter dans leur symptomatologie des troubles sexuels telles que la baisse du désir ou des difficultés dans le lien social, compromettant l’interaction sexuelle, avec une relation souvent bidirectionnelle.
Les effets des traitements, quels qu’ils soient, s’intriquent avec les effets délétères sur la sexualité des pathologies qu’ils traitent.
Ces éléments rendent ainsi l’abord de la sexualité indispensable en addictologie.
Pourtant celle-ci est le plus souvent négligée avec les patients suivis en addictologie, et ce le plus souvent du fait des difficultés des soignants à discuter la question de la sexualité et de la santé sexuelle.
L’objectif est de faire un état des lieux des troubles sexuels rapportés par les patients hospitalisés en unité d’addictologie à différentes étapes de leur parcours de soins, mais également d’étudier rétrospectivement le lien entre trouble sexuel et conduite addictive.
Dr Delphine DRAI – Psychiatre-Sexologue – Allauch
